Réflexion sur les accommodements raisonnables
· Texte
que de novembre 2011 ·
J’aime mon pays. Terre de
liberté, de richesse, de sécurité, de partage, d’épanouissement. Pas étonnant
qu’il soit une destination de choix
pour, comme le chantait Michel Rivard, « des gens de partout, venus trouver
chez nous un goût de liberté ».
Je respecte les différences
culturelles présentes dans notre pays et les considère même comme une source
d’enrichissement. Le Canada représente pour plusieurs un idéal de qualité de
vie. Avec raison! Je tiens donc à préserver ses valeurs, son identité.
Malgré la commission
Bouchard-Taylor, en 2008, la question des « accommodements raisonnables »
refait surface sporadiquement dans l’actualité. Il semble qu'un malaise
persiste... On demande des accommodements ici et là, généralement pour motifs religieux,
ce dont je parlerai ici.
Alors la question:
devons-nous accepter ces accommodements?
Même si la Cour Suprême s'est
déjà prononcée sur certains points (où d'ailleurs je considère que nous avons
créé de dangereux précédents, une brèche), et même au risque de me faire
traiter de raciste ou de Red Neck...
j'ose répondre NON! On ne doit pas accepter ces accommodements!
Je nuancerai par contre en
disant que nous devons refuser, mais pour l'espace public seulement (gouvernement et ses institutions,
services, etc). Car je crois qu'il pourrait en être autrement dans l'espace
privé où là, OUI, les accommodements pourraient être acceptables, en vertu du
droit à la propriété. Par exemple, un propriétaire de cabane à sucre pourrait
bien choisir d'interrompre ses activités pour la prière s'il le désire; c'est
son commerce, c'est sa liberté dans sa propriété. Mais je ne voudrais pas voir
cette interruption d'activités à la bibliothèque municipale ou au Palais de
Justice. Ou encore un restaurateur pourrait bien choisir d'offrir à sa
clientèle un menu entièrement kasher s'il le désire; c'est son commerce, c'est
sa liberté dans sa propriété. Mais je ne voudrais pas voir un tel menu au Parlementaire (resto de gestion publique, au
Parlement).
Je crois donc que nous devons
refuser les accommodements dans l'espace public. Voici pourquoi.
Accorder à certains un
passe-droit ou un privilège va à l'encontre de nos principes fondamentaux de
justice et d’égalité. Nos lois et règlements doivent s'appliquer à tous, sans
exception. Ces lois et règlements
constituent en quelque sorte une entente, une affirmation de nos valeurs. Ce
"consensus social" n’est certes pas immuable, mais seule la volonté
de la majorité pourra mener à sa modification.
Les accommodements accordés
par l'État à des minorités brisent ce consensus, en ce sens qu'ils accentuent
les différences entre les citoyens et créent des divisions au sein de la
société. Seules des raisons de santé, car universelles, pourraient à mon avis
justifier certains accommodements.
En outre, accommoder permet
aux immigrants de reproduire chez nous le mode de vie de leur pays d’origine,
leur évitant ainsi de s'adapter au nôtre. Les accommodements s'opposent donc à
l’intégration. Qu’est-ce que l’intégration sinon l’adoption des us et coutumes
du pays d’accueil?!
Encore ici, les
accommodements contribuent à accentuer les différences et à diviser la société,
alors qu’au contraire nous devrions en rechercher l’unité et la cohésion. Les
membres d'une société doivent partager des caractéristiques communes. Sans
compter que ce faisant, nous modifions un peu notre identité, en diluant les
valeurs traditionnelles de notre pays. «
À Rome, fais comme les romains! » dit-on.
Appliquons donc ce sage adage à l'immigration!
Devant le multiculturalisme
croissant, la meilleure façon pour nos services publics de demeurer justes et
neutres est la laïcité, tant dans l’apparence du personnel que dans les lieux
physiques. Comme l’État représente également chacun de ses citoyens, les
symboles religieux devraient être absents de nos institutions publiques.
Certains s'appuient sur les
chartes des droits et libertés pour exiger d'exprimer leur convictions
religieuses en tout temps et tout lieu. La laïcité dans nos institutions
publiques n'empêche pas les pratiques religieuses en privé, donc selon moi ne
contrevient pas aux chartes. Mais elle en constitue indéniablement une
limitation. Il nous faut donc choisir:
soit la religion, qui risque de causer l'effritement de nos règles de
fonctionnement et de nos valeurs fondatrices, soit la laïcité, qui au contraire
les préservera. Le choix se doit d'être fait dès maintenant, car nous
approchons du point de bascule, après lequel aucun retour en arrière ne sera
possible...
En matière sociale, la ligne
est bien souvent difficile à tracer entre ce qui est acceptable et ce qui ne
l'est pas. Voilà où je place la mienne. Ma position est définitivement NON:
l'État ne doit pas accepter des accommodements... même "raisonnables"!
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