Réflexion sur la culture


· Texte de mai 2011 ·

La menace de "coupures en culture" plane souvent dans l'actualité. Or la culture englobe évidemment les arts, mais bien davantage.

La culture, c’est l’ensemble des valeurs, croyances et attitudes partagées par les membres d’une société. Ce sont nos conceptions de la vie, de l'argent, du travail. C'est notre vision sociale de la famille, de la religion, des relations hommes-femmes, du rôle des élites et de l’autorité. La culture, ce sont aussi nos loisirs, nos coutumes, nos traditions ainsi que notre histoire.
Loin d'être immuable, notre culture peut évoluer au gré du temps et de l'ouverture sur le monde. En ce sens plus large, "couper" en culture est impossible! Peut-on nous empêcher d'être ce que nous sommes?!

Il est évidemment question dans l'actualité de la culture à son sens plus restrictif, en termes d'Art (avec un grand A!), de télévision, de spectacles, de magazines, etc. Nous avons tous en tête les centaines de millions de dollars que les gouvernements dépensent chaque année pour soutenir les institutions ou les productions culturelles. 
Au risque d'être dure, je crois que cela constitue en fait un système permettant de faire vivre artificiellement tout un pan de la société. Que je paye allègrement, plus ou moins contre mon gré.

Je m'oppose aux subventions particulières, c'est-à-dire auxquelles tous n'ont pas droit. Car subventionner, sachons-le, équivaut à privilégier certains au détriment des autres, ce qui crée inévitablement des injustices. Qu'est-ce qui justifie de favoriser X et non Y? et qui peut en juger???

Je dis aussi non aux subventions récurrentes, qui, d'une part, permettent une qualité moindre, ou qui, d'autre part, sont offertes à des gens qui n'en auraient plus besoin, ayant atteint un seuil de rentabilité. 
(Lorsqu'un projet culturel n'est pas "grand public", c'est-à-dire s'il ne s'adresse qu'à quelques initiés, le mécénat peut parfois être nécessaire. Mais attention: l'initiative doit relever du domaine privé. Je refuse que cela fasse partie des rôles de l'État.)

Ceci dit, je ne me dresse pas systématiquement contre toute forme de promotion et d'aide au démarrage accordée à un individu ou une entreprise pour se faire connaître. Mais ensuite, vole de tes propres ailes! En culture comme ailleurs, le libre marché devra s'appliquer: que les meilleurs gagnent et prospèrent! Ceux qui possèdent le talent et consentent à mettre les efforts nécessaires sauront plaire et se démarquer. Comme le suggérait Nathalie Elgrably, l'aide gouvernementale pourrait prendre la forme de crédits d'impôt ou d'abolition des taxes sur tout produit culturel.

Il incombe à chacun de choisir une carrière qui lui permette de subvenir à ses besoins sans aide gouvernementale, sachant bien sûr que certaines professions sont plus rémunératrices que d'autres. Cela implique donc que certains artistes devraient, à leur grand dam, se trouver une "vraie job" s'ils ne peuvent vivre exclusivement de leur art...

Certains disent "Mais le gouvernement finance tout, pourquoi pas la culture?" C'est justement de cette foutue dépendance envers l'État dont j'aimerais qu'on se débarrasse, et pas seulement au niveau culturel!

On ne peut imposer la culture, chacun l'adopte spontanément s'il en est fier. Je crois donc que si coupures il venait qu'à y avoir, elles n'auraient pas l'effet dévastateur redouté. J'ai en effet la profonde conviction que lorsqu'elle est appréciée et importante à ses yeux , la culture d'un peuple est forte et se transmet naturellement.




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