Covid… un an plus tard (première partie)

 Je vous avais fait part l’an dernier de mes réflexions sur la covid (article ici). Mon opinion n’a pas changé d’un iota et je réécrirais la même chose aujourd’hui. Un an plus tard, je vous présente mes nouvelles réflexions dans ce deuxième et dernier article sur le sujet (article en deux parties).

Au niveau personnel, je peux dire que je me suis plutôt bien accommodée des mesures mises en place pour lutter contre la covid. Aux niveaux social et politique par contre, c’est une toute autre histoire…


Science 

L’idée d’écrire un autre article sur la covid m’est venue le jour de la Fête des Patriotes. Je réalise que, tout en commençant enfin à voir la lumière au bout du tunnel, concrètement notre vie est loin d’avoir repris un cours relativement « normal » : en ce 24 mai 2021, nous sommes toujours en état d’urgence et soumis à un couvre-feu, nous ne pouvons pas savourer un bon repas en amoureux au resto ni visiter nos proches dehors à 2m sur leur patio. Ces restrictions sont-elles encore justifiées? L’ont-elles déjà été? Où est la science là-dedans?? 

Depuis le début, la science, c’est en plein ce dont j’aurais aimé qu’on me parle!

Je ne connais personne qui reproche à Legault le confinement généralisé de mars 2020. Normal, on ne savait pas trop à quoi on avait affaire. L’objectif était alors clair: nous devions agir rapidement et avec vigueur afin « d’aplatir la courbe » pour protéger notre système de santé. (Vous repensez surement au fameux geste de Dr Arruda!)

Avec le temps, des quantités importantes de données ont été recueillies partout dans le monde. Je comprends que l’état des connaissances évoluait de jour en jour, mais j’aurais aimé qu'on nous le présente à nous, citoyens, afin que l’on puisse pleinement connaître et comprendre la situation. J’avais plein de questions sans avoir jamais eu de réponses officielles des autorités. Par exemple, qu’est-ce qu'une exposition à risque? Les précautions de base fonctionnent-elles? Ceux qui ont contracté la covid, ils l'ont attrapé où et comment? À quel point les tests de dépistage sont-ils fiables chez les personnes asymptomatiques? Quel est le taux de complications de la covid comparé à d’autres maladies «habituelles»? Etc. C’est pourtant sur ces informations primordiales que reposaient toutes les mesures! Hélas, notre éducation scientifique n’a pas fait partie des priorités du gouvernement Legault. 

Outre peut-être pour les précautions de base (distanciation, masque, hygiène des mains), il n’y a aucun consensus chez les scientifiques, comme en font foi plusieurs lettres d’opinion de divers spécialistes ainsi que la Déclaration de Great Barrington, dont on a très peu entendu parler ici. La science n’est science que si elle met en doute les vérités présumées. Jamais je n’ai perçu cette attitude chez nos dirigeants. La science, c'est aussi de constater que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Or on avait beau remarquer que de plus en plus d’endroits présentaient des résultats semblables malgré des mesures très différentes, personne n’a semblé vouloir en savoir plus.

Cette absence d’esprit scientifique et rationnel a probablement contribué à ce que reviennent au galop, l’automne dernier et ce printemps, ces multiples consignes basées sur on ne sait quoi et qui paraissaient totalement arbitraires et incohérentes. C’est là que j’ai décroché.

On annonçait les mesures sanitaires en points de presse, presque sans explication ou justification scientifique, et parfois même, on l’a su plus tard, ne suivant pas les recommandations de la Santé publique. Avec une cellule de crise formée de politiciens, gestionnaires, conseillers en communications, chefs de cabinet… et un seul scientifique, permettez-moi de douter que les décisions ont été essentiellement appuyées sur la science.


Médias 

Personnellement, les médias sont mon principal irritant de cette pandémie. Pourquoi ? Parce que suite au manque de justifications scientifiques de la part de nos élus, à aucun moment ils n’ont été foutus de poser des questions pertinentes! 

Ils se contentaient plutôt du simple décompte du nombre de cas et de morts, chiffres balancés sans précisions, sans mise en contexte et sans comparatif, ayant davantage pour but de faire peur que de présenter une analyse objective de la situation. Bordel, où étaient nos journalistes d’enquête??

Depuis le début j’ai trouvé fort préoccupant que, d’une part, tant au pouvoir qu’à l’opposition, personne n’ait cru bon de débattre des différentes options qui auraient pu s’offrir à nous et, d’autre part, de constater le silence des médias devant cet état de fait. Cette absence de regard critique et de recherche d’information complète ainsi que cet appui, voire même cette soif de confinement de la part de nos médias, me laissent encore à ce jour très perplexe.

Ce passage de l’excellent livre de Normand Mousseau (chercheur et professeur de physique à l'Université de Montréal) « Pandémie, quand la raison tombe malade », offre une explication:
« L’alignement médiatique menant à la manipulation des faits et l’absence de voix critiques ne sont pas le fruit d’une conspiration des puissants: ils découlent des intérêts des organismes de presse qui recherchent des revenus, de la pression du public qui veut se faire rassurer, et du déséquilibre, chez beaucoup de journalistes, entre les projections de leurs peurs personnelles et leurs responsabilités professionnelles. Ce déséquilibre est exacerbé par la pression qu’ils subissent, mais aussi par leur paresse intellectuelle et par leur incapacité à comprendre des concepts scientifiques  et statistiques complexes. »

J’ai probablement assez de mes dix doigts pour compter les journalistes ou chroniqueurs au Québec qui ont osé questionner les mesures sanitaires. Et nos élites politiques et médiatiques auraient sans doute bien aimé qu’ils se taisent. Pourtant, questionner ne signifie pas nécessairement s’opposer, et critiquer n’équivaut pas à inciter à la désobéissance. Chose certaine, on a vite tenté de rabrouer les auteurs de ces critiques en les affublant de tous les noms (inconscients, covidiots, édentés, gérants d’estrade, etc), ou en les associant de facto aux complotistes ou négationnistes de tout acabit. Plus facile d’attaquer le messager que de lui répondre avec un argumentaire documenté et logique...

Marcher hors des sentiers battus est toujours difficile. Ça l’est d’autant plus au Québec où les médias aiment beaucoup, beaucoup ça la pensée unique.


« Libarté »

Dans un pays libre, pacifique et démocratique comme le nôtre, la façon la plus acceptable de faire changer une loi n’est pas de l’enfreindre mais plutôt de la décrier. C’est pourquoi le double discours des gens qui se disaient favorables aux mesures mais qui par derrière continuaient de visiter leurs proches en catimini m’a réellement horripilé.

Nous jouissons ici d’une liberté et d’une qualité de vie enviées par beaucoup partout sur la planète. Nous devons en être fiers, les chérir et les protéger. Y porter atteinte doit être justifié. 

On le voyait, certains pays/états choisissaient une approche moins restrictive davantage axée sur l'éducation et la responsabilisation plutôt que sur le confinement et la coercition. Faire appliquer la distanciation sociale dans l'espace public, puis faire ensuite confiance à la population en imposant le moins de contraintes possibles aurait dû être une option envisagée chez nous. À condition, bien sûr, de renseigner et d'éduquer. 

Contrairement à d’autres, je crois que la majorité de notre population a une tête sur les épaules et j’ai toujours préféré que le Québec soit gouverné en fonction de ces gens responsables. Durant la pandémie, j'aurais donc apprécié qu'à un moment donné mon gouvernement me dise: "Voilà comment fonctionne le virus et voici nos recommandations sur comment vous protéger. Votre santé est précieuse et il vous appartient de faire ce qu'il faut pour en prendre soin ainsi que celle de vos proches."

Quelle opinion le peuple québécois a-t-il de lui-même? Tient-il vraiment à la liberté?

J'y aborde valeurs et autres constats.



Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

It's my life

La covid... pu capable!!

Charge mentale

Lettre aux supporteurs de QS

Covid… un an plus tard (deuxième partie)

Pour du VRAI changement

Loyers

Syndicats, le bon et le moins bon

Bureaucratie