Parlons sexe!

Non, on ne parlera pas de sexualité ou de relations de couple! J’aborde un sujet autrement plus délicat, voire même politiquement incorrect: sexe vs genre. Woah!  

Avez-vous regardé, le 31 décembre dernier, la revue de l’année de Philippe Laguë et ses comparses? J’ai particulièrement remarqué ce sketch savoureux dans lequel l’animateur nous informe du possible retour de la populaire série télévisée des années ’90 «Un gars, une fille». Voici la réaction des personnages suite à cette annonce:
- "Non mais tellement binaire!"
-"Dans mon ressenti, j'ai un malaise avec ça moi. J'aimerais mieux que ça s'appelle une personne non-binaire, une personne dans une fluidité de genre questionnant le paradigme patriarcal du couple traditionnel issu de l'impérialisme néocolonial."

Répliques tellement représentatives de notre époque! 
Peut-on encore parler de gars pis de filles pis de couples hétéros en 2023?!

D’entrée de jeu on va mettre quelque chose au clair: loin de moi l’idée de juger ou de condamner les divers mouvements visant l’inclusion et l’égalité. D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours eu comme devise "Vivre et laisser vivre." L’important, c’est d’être heureux dans sa tête et dans son corps, et c’est ce je souhaite à tous. Je désire juste jaser un peu des grands principes et poser des questions qui moi me préoccupent. Car je trouve le discours ambiant souvent vague ou illogique.

Mon point principal, c'est qu'il faut distinguer sexe et genre. Deux notions différentes mais couramment confondues ou interchangées.  

Le SEXE est une réalité biologique objective. Il existe chez l’humain deux cellules reproductrices; un être humain produit soit des ovules, soit des spermatozoïdes. Donc deux sexes. Deux. Pas plus, pas moins. Binaire. D’un point de vue biologique, nous naissons mâle ou femelle* et le demeurons toute notre vie, sans que la chirurgie ou autre traitement ne puisse rien y changer. 
Or saviez-vous que le seul fait d’affirmer cela dérange énormément?! Que pour avoir énoncé cette opinion certains se sont fait accuser de transphobie ou de discours haineux, ou qu’un jeune de 16 ans a récemment été suspendu de son école pour avoir tenu un tel propos? Oui, on est rendu là. Qu’importe, bordel, moi je la fais la distinction. Parce qu’elle existe. Et en passant notre sexe à la naissance ne nous est pas «assigné», il est constaté. Nuance.

Le GENRE, quant à lui, est une réalité subjective, un ressenti relié à la signification sociale et culturelle donnée aux sexes. Cette perception qu’une personne a d’elle-même peut différer de son sexe à la naissance et peut même varier au fil du temps. Les théories du genre ne sont pas basées sur une réalité scientifique observable mais plutôt sur un feeling subjectif. Plus difficile, donc, de faire le poids dans un débat d’idées.

Quand je vois que certains réclament de carrément évacuer la notion de sexe, ou que d’autres offrent des choix autres que homme ou femme lorsqu’ils nous demandent notre sexe, pour moi c’est carrément de la folie, du dogme, du déni de la science. Dans mes livres à moi, lorsque sur un formulaire on demande le sexe, bin ça devrait vouloir dire le sexe biologique, et non comment la personne se sent à l'intérieur d'elle-même ou comment elle s’habille ou avec qui elle couche. (Je vais me faire lapider...) D’ailleurs j'imagine que le sexe, contrairement au genre, peut parfois avoir son importance, par exemple au point de vue médical où les valeurs normales, les dosages ou autres paramètres pourraient différer en fonction du sexe. 

C’est bien beau parler de genre sauf que dans les faits, c’est quoi? J’ai vu que ça peut être femme, homme, cisgenre, transgenre, intersexe, hétéro, lesbienne, gai, bi, tri, poly, queer, bispirituel-le, pansexuel-le, asexuel-le, non binaire, fluide, etc. Très varié et à mon sens un peu confus. Ce que j'en comprends, c’est que le genre peut inclure autant le sexe que le comportement amoureux et/ou sexuel.

Vous avez surement déjà entendu «Je suis né garçon mais je me sens femme» (ou l’inverse). Je veux bien. Mais encore faudrait-il définir ce qu’est un homme et ce qu’est une femme! C’est quoi « être une femme », outre évidemment ce qu’on a entre les jambes?? Suis-je la seule à me poser cette question pourtant fondamentale?
Non je ne suis pas la seule. J’ai regardé l’intéressant (et controversé) documentaire  «What is a woman?» dans lequel un commentateur se demande, comme le titre l’indique, ce qu’est une femme. Il pose cette question à priori toute simple à un politicien, une pédiatre, un professeur d'université, un psychiatre, une thérapeute familiale et à des militantes féministes. 
La majorité d'entre eux ont été très indisposés par la question... et personne n’a répondu. PERSONNE!! Aucun de ces intervenants n’a été en mesure de définir ce que signifie «être une femme». Vous ne trouvez pas ça troublant, voire significatif? Vous, que répondriez-vous?
Hum... petite parenthèse ici: si personne ne semble pouvoir nommer de différence notable entre être femme ou homme, à part le biologique, pourquoi vouloir changer de corps médicalement? Je n'ai rien contre les procédures de changement de sexe et je peux concevoir que cela peut constituer une solution à un mal-être en permettant d'actualiser physiquement l'identité ressentie intérieurement. Néanmoins je me demande ce que notre sexe à la naissance nous empêche d’être, ou de faire, surtout à une époque qui nous laisse libres de notre apparence, de nos activités, de nos partenaires sexuels. Mais bon, tout ça est un autre dossier. Bizarrement, plusieurs en appellent au droit au changement de sexe... tout en ne reconnaissant pas l'idée-même des sexes!!

Bref, le sexe, c'est notre biologie à la naissance, c'est être un homme ou une femme. Point barre. Le genre, c’est autre chose. Un compromis pourrait consister à demander le sexe à la naissance (lorsque c’est pertinent de le demander) puis, dans une autre question, le genre ou comment la personne se présente ou s’identifie. Perso aie le look que tu veux, aime qui tu veux, couche avec qui tu veux, je m'en fous. Je me demande même pourquoi tu tiens tant à m’en parler. Il importe par contre que notre société respecte ce large éventail de choix de vie et ne tolère aucune intimidation ou discrimination à ce sujet. 

Au final, quand même fascinant de voir les nouvelles générations autant rejeter les conventions mais en même temps tant vouloir se donner une étiquette! Quand même fascinant de voir qu’au nom de l’égalité notre époque met autant l’accent sur les différences! L’évolution des mentalités est définitivement à suivre. À quoi assisterons-nous dans l’avenir? À un retour du rationnel, je l'espère, et à la fin des dérives idéologiques.





* Je sais qu’ il existe des personnes hermaphrodites ou autres conditions médicales particulières. Mais c’est exceptionnel et je m’en tiens à la «normale», c’est-à-dire à la majorité de l’espèce.


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