Souveraineté

Après cinquante ans et deux référendums, j'aurais espéré qu'on passe à autre chose que l'éternel débat constitutionnel. Mais bon, il y en a qui travaillent fort pour remettre ça d'actualité... 

Quelques personnes m'ont demandé ce que je pensais de la souveraineté. Voici ma réponse, en espérant que mon humble avis alimente votre réflexion à vous aussi. Ce sera la dernière fois que j'en parle parce que pour moi la souveraineté n'est juste PAS UN SUJET. Parce que, de un, l'appui à la souveraineté est encore et toujours faible dans les sondages et, de deux, parce que je considère qu'on aurait tellement d'autres chats à fouetter...

Je résume ma position en un mot: NON. Et comme je compare souvent la souveraineté à une religion (car ça semble être la réponse à tout et ça demande de croire sans avoir vu), j'en illustre justement la raison par une référence religieuse: pour moi c'est non car je fais partie des Saint-Thomas qui ont besoin de voir avant de croire!

La souveraineté ouais... comment y croire alors que le Québec n'est même pas foutu de bien gérer ses patentes de compétence provinciale?! Si le peuple québécois était aussi ingénieux, intègre, altruiste et efficace qu'on le dit, on ferait déjà partie des meilleures provinces du Canada, non? Je ne me satisfais pas de la faible note de passage que nous avons actuellement, alors avant de rêver d’un pays, faudrait peut-être commencer par savoir gérer une province. 
Je ne suis pas fermée à l'indépendance mais j'y tendrai l'oreille le jour où je verrai que le Québec fait mieux, le jour où bonne gestion, prospérité et services publics performants seront au rendez-vous. 

Pas que je pense que le Canada est parfait. Au contraire, il y a plusieurs choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord et je vois bien qu'il y a là aussi des choses qui ne fonctionnent pas. 

Plusieurs ont comme seul argument «On va être chez nous!», tel un jeune qui veut quitter le nid familial pour voler de ses propres ailes. Ah oui?! À cela je répondrai qu'avant de partir le jeune devrait au moins être capable de s'apercevoir quand il y a du ménage à faire, être capable de cuisiner autre chose qu'un Kraftdiner et surtout il faudrait qu'il gagne de l'argent et sache gérer un budget. Présentement, tristement, je trouve que le Québec ressemble davantage à un jeune qui travaille à temps partiel, qui traine dans sa chambre bordélique et qui attend le repas que maman prépare plutôt que d'aller aider à la cuisine... C'est bin beau partir, mais encore faut-il aller vivre dans une belle maison confortable; c'est bin beau avoir un chez-nous, mais encore faut-il être capable de le payer et de l'entretenir. C'est bin beau être souverain, mais c'est pas ça qui va laisser de l'argent dans mes poches ou qui va désengorger les urgences.

Quant à l'argument selon lequel la souveraineté nous rendra plus riches, c'est FAUX. Contrairement à ce que colportent maints souverainistes, on reçoit PLUS du fédéral qu'on en envoie. C'est pas moi qui le dis, c'est l'économiste qui a révisé le fameux "Budget de l'an un" du PQ. Alors ça pourrait-tu être clair une fois pour toutes?!

Anyway faut être aveugle ou de mauvaise foi pour croire que le principal problème du Québec est le manque d’argent. Oh que non. Nos problèmes sont une question d’organisation, de façons de faire, de grande dépendance à l’État, de fermeture à faire autrement. Bref, une affaire de culture, pas de fric. Et tout cela changerait tout à coup dans un Québec souverain?!? En plein ça la lubie. 

Voilà pourquoi c'est non merci pour moi. Revenez sur terre et on s'en reparle. Pour moi la souveraineté n'est qu'un beau rêve qui évite d'attaquer les problèmes de fond, structurels et culturels. Et rien ne laisse présager qu'un Québec souverain les réglerait davantage. 

L'ennemi n'est pas le fédéral, c'est nous-mêmes. 
Et ce qu’on déteste du Canada est tout aussi présent au Québec figurez-vous. 
Ce n'est pas une question de conditions, c'est une question de confiance. 
Et cette confiance en notre Québec, présentement moi je ne l'ai pas.

Pour que je regagne cette confiance, ça va prendre plus que des paroles, des souhaits ou des actes de foi. Ça va me prendre du concret, de la réussite, des résultats. Le Québec fort, autonome et rayonnant qu'on me promet, je veux le voir avant de voter oui. 

Alors voilà. Maintenant retour à la programmation régulière.




*Image de la page Facebook du podcast Ian & Frank, d’où aussi j’ai tiré le texte ci-bas que je trouve pertinent et qui prône davantage des "Québécois libres" qu’un "Québec libre":

Je me joindrai à votre mouvement solidaro-péquiste lorsque vous réaliserez que la devise appropriée est 'Vive le Québécois libre'.
Tant que vous aspirerez à davantage de pouvoirs dans le but de contrôler plus efficacement la population, de planifier l'économie de manière centralisée, et d'ajouter toujours plus de programmes, subventions, règlements, lois, permis et décrets, je m'opposerai à votre projet.

Votre vision d'une société où le gouvernement fédéral est perçu comme un obstacle à vos nouvelles lois liberticides est loin d'être attrayante.
Votre Québec souverain, où vous pourrez réglementer à votre guise les industries et le commerce au nom de la sauvegarde de Gaïa, repose sur une calomnie.
Abordez d'abord la question de la souveraineté individuelle avant celle du Québec.
Expliquez-nous comment les Québécois seront mieux protégés contre un État obèse et autoritaire avant de discuter de la rupture de nos chaînes fédérales.
Démontrez par quel mécanisme nous serons protégés contre l'abus de pouvoir d'un politicien, comme cela a été le cas pendant la pandémie, avant de parler de la création d'un pays.
Montrez-nous comment une constitution québécoise sauvegardera le droit de propriété avant de prétendre à la maîtrise de notre territoire.
La souveraineté ne devrait pas appartenir au gouvernement du Québec ou à la nation, mais avant tout à l'individu.

Quel est l'intérêt d'avoir un pays si nous y sommes moins libres ?
Comment envisagez-vous de réaliser la souveraineté avec le duo QS-PQ s'ils se contentent de chercher des moyens pour mieux contrôler et planifier nos vies?
Ne sacrifiez pas nos droits sur l'autel de la souveraineté, car un Québec libre ne signifie rien si ses citoyens sont enchaînés par leur propre gouvernement.
Réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard : un gouvernement qui promet le paradis souverain tout en bâtissant l'enfer réglementaire ne mérite ni confiance ni pouvoir.

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