Ciao-bye Miss Body!

L’an dernier, je me suis tannée d’être une «couch potato». J’ai alors décidé de me prendre en main, de bouger plus. Oh boy, tout un défi pour moi l’éternelle sédentaire n’ayant jamais aimé les sports ni jamais ressenti le moindre besoin de faire de l’activité physique!!

Eh bien vous savez quoi? Je l’ai fait! Je me suis inscrite au gym. J'y vais encore et je viens même de renouveler mon abonnement pour une autre année. Maintenir si longtemps une activité physique, plusieurs fois par semaine, une première dans ma vie. Est-ce que ça me manquerait maintenant de ne pas y aller, que dorénavant c'est devenu un besoin? J’aimerais tellement répondre oui... mais non. Même que la plupart du temps je préférerais encore rester bien assise sur mon divan!

Je vais au gym parce que j’ai enfin trouvé une activité physique que j’haïs pas. J’y vais dans le but de maintenir mobilité et masse musculaire, si facilement perdues avec l'âge, et parce que s’activer physiquement est l’une des meilleures décisions qu’on peut prendre pour notre santé. En effet, une légère augmentation du niveau d'activité physique peut réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Santé, voilà le mot-clé. 

Or, souvent, qui dit programme d’exercices dit aussi régime amaigrissant... ce qui n’a pas été mon cas. C'est ce qui m’a inspiré cette réflexion sur le corps et le poids. Je voulais discuter de ce sempiternel appel de la minceur, ce culte du «corps parfait» qui est partout, tout le temps, particulièrement chez les femmes. 

Saviez-vous que selon certains sondages 80 % des femmes se disent insatisfaites de leur corps? J’ai pas de misère à le croire. Vous en connaissez beaucoup, vous, des filles qui se trouvent «bin correctes» comme elles sont? 
Faut dire que notre environnement n’aide pas. En effet, dans les publicités et les magazines, partout on ne voit que la «parfaite», c’est-à-dire la belle fille jeune et surtout mince. Je n’ai rien contre elle remarquez. C’est juste que j’aimerais qu’on s’intéresse aussi à sa mère, à ses amies et à ses voisines, qui n’ont ni le même âge ni la même shape qu’elle. 

Ok, je l’avoue, je n’ai rien en commun avec la «parfaite», je prêche pour ma paroisse! N’empêche, où les voit-on les femmes qui ont un petit ventre, quelques rides ou un IMC à 27?? Oh on leur consacre bien quelques pages dans une section «Grande-Taille», ou dans un article psycho-pop du genre «Acceptez vos rondeurs», ou encore dans des annonces de serviettes d’incontinence...  Mais dans l’ensemble, dans les pages mode et tendances, elles se font encore plutôt rares. Moi aussi j’aimerais m’y reconnaitre dans les revues de mode! La robe que je trouve belle dans la publicité, elle a l’air de quoi sur une fille qui mesure moins de  5’8’’ et qui pèse plus que 125 lbs?! (En plein pour cette raison que je me suis désabonnée il y a plusieurs années de toute revue féminine, que pourtant j’adorais avant.* J’en avais marre des vœux pieux. Practice what you preach bordel!) Même une styliste que je connais, qui pourtant gagne sa vie avec une clientèle de femmes «ordinaires» à qui elle affirme qu'elles sont toutes belles et peuvent toutes se mettre en valeur, nous montre chaque fois des modèles hyper minces dans ses publications. Des messages on ne peut plus contradictoires.

Pourtant il existe une «Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée» signée en 2009 par une trentaine d'acteurs de l'industrie de la mode, de la publicité et des médias, dans laquelle où on y retrouve la promotion d'une diversité d'images corporelles. Nous sommes sur la bonne voie mais manifestement, même après toutes ces années, il reste encore du travail à faire. 

Pour en revenir à mes objectifs, j’ai décidé que ce sera simplement de profiter des bienfaits de l’exercice et d’une alimentation équilibrée. Le tout dans l’optique d’éloigner le plus possible les maladies chroniques dont on sait que le développement est grandement influencé par notre mode de vie. J’imagine que je vais me féliciter, dans mes «vieux jours», d’avoir eu ce mindset et d’avoir su profiter des petits plaisirs de la vie, sans excès bien sûr. Je sais que je n'aurai jamais de "thigh gap"**... je sais que je vais toujours trouver injuste d’être née gourmande... je sais que je vais toujours envier ceux qui se satisfont de quelques chips sans finir tout le sac... et je sais que je vais toujours être jalouse de ceux qui sont contents d’une salade de fruits pour dessert plutôt qu’un pouding-chômeur! J’adhère au message de Benoit Arsenault, coprésident de la Société québécoise de lipidologie, de nutrition et de métabolisme: «Il est important de faire du sport pour les dizaines de bénéfices pour notre santé, et non dans le but d’être mince.» 

De tous les temps il existe un idéal de beauté. Or les modes ont beau changer, toujours on idolâtre un corps qui représente une réalité difficile sinon impossible à atteindre. Autrefois, par exemple, dans un monde de pauvres qui trimaient dur aux champs, c’est la grassouillette qui faisait tourner les têtes. Pas pour rien que plusieurs d'entre nous disent qu’elles ne sont pas nées à la bonne époque.  Ah la belle époque où le bourrelet s'assumait joyeusement, où on portait fièrement le double menton et les bras charnus, où on admirait les pieds ronds, les cheveux crépus et le teint pâle! (My god, finalement je m’aperçois que je suis un méchant pétard… d’autrefois!! Regardez les modèles qui ont inspiré Courbet dans son célèbre tableau «Les Baigneuses», ci-dessous!)

Je ne fais pas ici l’apologie du surpoids, encore moins de l’obésité. Je désire parler de santé ainsi que de mon souhait que nous fassions du sport par goût et pour les bienfaits, et non pour plaire à un miroir ou une balance. Tellement triste pareil de penser que c’est dans notre jeunesse, au moment où notre corps est à son meilleur, qu’on est le plus complexée; tellement dommage de voir qu’on se complique autant la vie avec notre assiette alors que nous bénéficions d’une abondance sans précédent dans l’histoire. Est-ce qu’enfin on pourrait juste profiter d’être en santé sans s’imposer toutes sortes d’exigences, d'interdictions ou autres pirouettes alimentaires?

Alors voilà mon message les filles: soyons actives, ayons une bonne alimentation, maintenons un tour de taille normal, évitons le tabac et trop de stress. Visons un bel équilibre santé-plaisir, sans culpabilité. Une fois qu’on a ça, de grâce, virons pas folles avec l’idée du corps «parfait». Ciao bye miss body!

Parce que tsé, ça a beau être cliché, les relations humaines ça va au-delà de la simple apparence. Ce qui compte, c’est l’attitude, la gentillesse, l’intelligence, les valeurs, etc. Ce qui compte c’est que notre extérieur reflète notre intérieur.
Il n’en tient donc qu’à nous de s’affirmer et d’assumer notre corps. La société suivra, et non l’inverse. Parce que la société n'est rien d’autre que la somme de chacun et chacune d’entre nous.



* Désabonnée pour cette raison, mais aussi pour des raisons "politiques" parce qu’ils prennent pour acquis que, étant femme, je suis nécessairement féministe et de gauche. Mais bon, ça c’est un autre dossier, que j’ai d’ailleurs déjà abordé dans ce blogue!

** Selon Wikipedia, le "thigh gap" est l'espace vide entre les cuisses que possèdent certaines femmes lorsqu'elles se tiennent debout, pieds et genoux collés.


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